"A Satigny, l'augmentation de la population nous pose un vrai défi!"

Commune la plus étendue de Genève, Satigny est composée de plusieurs hameaux: Bourdigny, Choully, Montfleury, Peissy et Peney qui enregistrent une augmentation de leur population. Entretien avec sa maire, Anne Revaclier qui explique comment sa commune s'adapte aux changements démographiques.

GHI: Quoi de neuf Madame 
la maire?
Anne Revaclier: Notre commune voit sa population s’agrandir fortement: en trente ans, elle a presque doublé et nous comptons aujourd’hui plus de 
4500 habitants. Et cela ne s’arrête pas là, puisqu’en 2028, nous devrions être près de 5550 Satignotes. C’est 
le résultat de la densification de certains hameaux et du village, essentiellement avec la construction de petits immeubles par des privés, comme on en retrouve dans la campagne genevoise. Pour nous, 
cet accroissement est un énorme défi, il faut que nous puissions nous y retrouver en termes de qualité de vie, mais aussi sur le plan social. Notre objectif consiste notamment 
à ce que les nouveaux habitants puissent se lier aux anciens. C’est ainsi qu’en décembre, la commune coordonne un calendrier de l’Avent. Chacun est invité à se rendre chez d’autres habitants, tous les soirs, pour faire connaissance et boire du vin chaud!  
Ces changements posent un défi sur le plan des infrastructures communales, que nous devons adapter. Après avoir construit une nouvelle salle communale et des locaux des sociétés, nous réalisons une nouvelle école, qui comportera 
16 classes. Autre défi: consolider notre offre de crèche. Sa capacité a graduellement augmenté et elle compte aujourd’hui 80 places pour l’accueil des bambins de la commune. Par ailleurs, nous réalisons également un système de chauffage à distance, à bois déchiqueté, ce qui permettra de chauffer nos bâtiments de manière plus écologique.

Vous êtes la plus grande commune genevoise en termes de surface. Qu’est-ce que cela implique?
Satigny a plusieurs visages: villageois, agricole et industriel, ce qui exige de travailler sur différents plans et de s’adapter, puisque 
les revendications ne sont pas 
les mêmes. Sur le plan viticole, nous sommes la plus grande commune de Suisse! Mais avec la densification, il faut reconnaître que le caractère rural de Satigny se perd un peu. Là aussi, il s’agit de rester vigilant et d’accompagner cette transformation. Du côté de nos zones industrielles, qui sont un véritable poumon économique, ce sont près de 9500 emplois qui sont générés par 950 entreprises. En termes d’activité, c’est bouillant! De manière plus générale, on peut dire que nous avons 
les avantages des inconvénients: avec l’accroissement de la population, les services se développent également: nous avons des médecins, des physiothérapeutes, mais aussi une Coop. Plus besoin d’aller à Meyrin pour ça!

Tout ce monde doit bien se déplacer. Pas trop de problèmes de trafic? 
Satigny a la chance d’avoir 
un arrêt de train et le passage du Léman Express. Résultat, cela ne nous prend que 11 minutes pour arriver à Cornavin, et il y a des trains chaque demi-heure. L’offre TPG s’étoffe chaque année au départ de 
la gare. Nous encourageons la mobilité douce en accompagnant 
le développement de la voie verte qui arrivera dans notre zone industrielle. 
Notre village est plutôt épargné par les bouchons, mais les zones industrielles engendrent tout de même 
un trafic important. Actuellement, nous mettons l’accent sur le ralentissement de ce trafic de transit puisque nous avons passé les routes principales du village en zone 20 et 30 km/h. Heureusement, un projet de bretelle directement connectée à l’autoroute doit voir le jour en 2030 . Il permettra aux travailleurs de se rendre directement dans les entreprises de la Zimeysa, sans passer par le village.

C’est votre deuxième législature en tant que maire. Etes-vous toujours animée par la flamme municipale?
Absolument. Comme j’ai travaillé au développement actuel de la commune, je souhaiterais prendre part à la phase de consolidation, qui doit avoir lieu lors de 
la prochaine législature. Et puis, ici tout le monde me connaît: j’ai toujours habité à Satigny, je participe à de nombreux événements, je fais mes courses dans la commune, je discute avec les gens. C’est une activité que j’aime beaucoup. Même s’il faut reconnaître qu’être maire, ça prend du temps et de l’énergie, d’autant que je suis moi-même viticultrice à côté de ma casquette à 
la commune. Dans une autre vie, j’étais déléguée au CICR, ce qui m’a amenée à beaucoup voyager. Bosnie, Rwanda, Cachemire ou Sri Lanka: j’ai travaillé pendant près de 20 ans dans l’humanitaire ce qui a contribué à me donner des valeurs, le goût 
des relations humaines et la volonté de réaliser des projets.  Heureusement, je peux compter sur ma famille pour me soutenir. 
Mes trois enfants et mon mari sont régulièrement présents aux événements communaux. L’engagement politique peut être comparé à l’engagement humanitaire: il est tourné vers les autres. C’est ce que nous essayons de transmettre à 
nos enfants!