Vol de voiture sans effraction: il n’est pas remboursé!

INDEMNISATION • Un Genevois affirme s’être fait dérober son véhicule à l’aide d’un ordinateur. Malgré une vidéo du larcin, son assurance refuse d’entrer en matière.

  • Les malfrats parviennent à pénétrer et faire démarrer le véhicule grâce à un ordinateur. 123 RF

«Sur les images, on aperçoit deux individus s’approcher de ma voiture avec un appareil électronique. Après une vingtaine de minutes, ils parviennent à entrer dans mon véhicule et à le faire démarrer. Un des deux voleurs va alors dérober des plaques, sûrement sur une autre auto garée à proximité. Puis ils disparaissent.» Digne d’un véritable film policier, ce scénario ne s’est pas déroulé aux Etats-Unis mais bien à Genève, devant la maison de Matthieu*, un habitant de la commune de Vernier. En à peine une demi-heure, les malfaiteurs sont parvenus à subtiliser sa voiture, d’une valeur d’environ 20'000 francs.

Par chance, le propriétaire lésé dispose d’une caméra, qui a filmé le vol. Lorsqu’il visionne les images, le lendemain, Matthieu imagine donc qu’il lui sera facile de prouver son récit. Car hormis la vidéo, aucune trace n’a été laissée par les voleurs.

Images visionnées

Lorsqu’il signale le vol à la police, des agents se rendent sur place pour constater le vol. «Ils ont visionné les images dans le détail, tout en me disant que la qualité n’était pas assez bonne. Et sont repartis sans même prendre une copie», s’étonne notre témoin. Et depuis, plus rien.

En attendant d’en savoir plus, Matthieu sollicite également son assurance pour déclarer le vol. En envoyant sa déclaration, il signale aussi à sa compagnie qu’il dispose d’images du larcin. Réponse: «Nous n’entrons pas en matière, puisqu’aucune effraction ne peut être constatée». Une explication qui fait bondir le Genevois: «A quoi cela sert-il de payer une assurance si elle refuse de nous rembourser. Pourtant, on voit bien que je suis de bonne foi», regrette Matthieu, qui compte bien faire son possible pour se faire entendre. Mais depuis trois mois, aucune nouvelle positive de ce côté-là.

Différences entre les assurances

Nous avons contacté plusieurs assureurs pour leur soumettre le cas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que d’importantes différences existent. Tout d’abord, il y a celles qui assurent rembourser ce type de vol, et cela sans souscrire à une quelconque assurance complémentaire. C’est par exemple le cas de la Bâloise, qui précise toutefois qu’elle n’entre pas en matière en cas d’absence de verrouillage des portières du véhicule, en cas de clefs de contact sur ou à l’intérieur du véhicule ou de non-activation du système antivol. Ensuite, il y a les assurances qui refusent de se prononcer sur un cas particulier. «Chaque situation et ses circonstances spécifiques doivent être examinées individuellement», informe ainsi AXA.

Et puis, il y a des assurances qui demandent à leur client de prouver que leur véhicule était verrouillé «correctement», par exemple la Mobilière. L’une des possibilités est le journal du système de commande du véhicule. «Dans le cas d’un système keyless entry, après un vol, ce journal permet habituellement de vérifier si le véhicule a été ouvert au moyen d’un signal «tiers». Si le véhicule n’est pas volé, mais que le système de verrouillage a été manipulé, nous prenons en charge les frais éventuels pour apporter la preuve du dommage (preuve qu’on n’a pas simplement oublié de verrouiller le véhicule, mais qu’il a été manipulé par des tiers) et pour réinitialiser le système de verrouillage, au total, jusqu’à concurrence d’un montant de 2000 francs», détaille l’assurance.
* Prénom d'emprunt