Le salaire minimum genevois n’a pas eu d’impact sur le taux de chômage

Les premiers résultats sur les effets de l’introduction du salaire minimum à Genève ont été rendus publics par le Département de l’économie et de l’emploi.  Le salaire minimum n’a pas eu d’impact sur le taux de chômage dans le canton.

 

"L’introduction du salaire minimum n’a pas provoqué d’effet significatif sur le taux de chômage", a relevé la conseillère d’Etat Delphine Bachmann. Selon une première étude menée par une équipe de l'Université de Genève et de la Haute école de gestion, l’introduction du salaire minimum en 2020 n’a pas prétérité le marché de l’emploi.

Toutefois, le taux de chômage des jeunes (<25 ans) semble être légèrement supérieur à ce qu’il aurait été sans l’introduction du salaire minimum (hausse d’environ 0,6 point de pourcentage), ce qui corrobore la littérature scientifique sur le sujet. En effet, un jeune peut avoir plus de difficulté à être recruté que quelqu’un de plus expérimenté. De plus, le nombre de jeunes en recherche d’emploi peut augmenter, en raison du marché du travail devenu plus attractif pour eux. En revanche, le salaire minimum n’a pas eu d’effet (statistiquement significatif) sur le taux de chômage des femmes.

Conclusions partielles

Enfin, le salaire minimum semble avoir été globalement bien assimilé par tous les acteurs du canton, dont les jeunes, comme le démontrent les résultats obtenus à partir d’un sondage réalisé auprès d’un échantillon de jeunes de 18 à 25 ans. Près de 9 répondants sur 10 connaissent l’existence du salaire minimum et 6 sur 10 en connaissent même le montant.

Le salaire minimum a été accepté à Genève à 58% le 27 septembre 2020 et est entré en vigueur un mois plus tard, soit le 1er novembre 2020. L’idée d’évaluer son impact sur le chômage, l’emploi et les salaires a très vite fait son chemin. Le mandat d'évaluation a été confié en janvier 2021 par Mauro Poggia, alors conseiller d'Etat chargé du département de la sécurité, de l’emploi et de la santé, à une équipe de l'Université de Genève et de la Haute école de gestion (HEG).

"Les premiers résultats présentés aujourd’hui se basent sur l’analyse des données agrégées du chômage de mai 2018 à avril 2023", a indiqué le responsable de l’étude, le professeur José Ramirez de la HEG Genève. Trois autres rapports suivront. Il s’agit donc de conclusions encore partielles.