Pas de feux cet été mais un programme chargé

Pour la quatrième année consécutive, le grand feu dans la Rade est annulé. Genève Tourisme, chargé de l’organiser, n’a pas trouvé de sponsor pour cofinancer l’événement. Pour autant, l’Office de promotion met en avant de nombreuses animations et spectacles.

  • Cette année, l’eau est au centre des festivités estivales. GENèVE TOURISME, GAUVIN LAPETOULE

    Cette année, l’eau est au centre des festivités estivales. GENèVE TOURISME, GAUVIN LAPETOULE

Jamais trois sans quatre... Pour la quatrième année consécutive, le grand feu n’aura pas lieu. La Fondation Genève Tourisme & Congrès (FGT&C), chargée de l’organiser, n’a pas réussi à trouver un sponsor pour cofinancer l’événement, dont le coût s’élève à un million.

C’est déjà la quatrième année que le spectacle pyrotechnique est annulé. En 2020 et 2021 en raison de la pandémie de Covid-19 puis en 2022 pour des raisons financières. A noter qu’il avait pu avoir lieu en 2018 et 2019 grâce à la contribution d’un mécène genevois.

C’est pourtant l’une des prestations incluses dans la convention qui lie Genève Tourisme au Canton jusqu’en 2023. «Cette année, nous étions en capacité financière d’assurer notre part du financement, c’est-à-dire 50%, précise Sophie Dubuis, présidente du conseil de fondation. Mais, nos recherches pour trouver un partenaire ont été vaines.»

Au troisième trimestre 2022 déjà, la FGT&C part en quête d’un mécène. «Nous avons approché les sponsors habituels et de nouvelles sociétés et n’avons eu aucun retour positif», poursuit-elle. A la fin de l’année, la recherche de fonds est déléguée à un spécialiste en la matière. Il fait lui aussi chou blanc.

«On était dans la période post-Covid. S’ajoute la question du bien-fondé des feux d’artifice sur le plan écologique qui est arrivée sur le devant de la scène», avance Sophie Dubuis. Or, c’est normalement en janvier-février qu’il faut s’atteler à l’organisation, allant de trouver un artificier à mettre en place les conditions d’encadrement sécuritaire et sanitaire.

«C’est ainsi que le Conseil de fondation a informé au début du printemps notre ministre de tutelle de l’époque, la conseillère d’Etat chargée de l’Economie, Fabienne Fischer, que Genève Tourisme n’était pas en capacité d’organiser le feu. Elle a pris acte.»

Quant à Delphine Bachmann qui lui succède, elle sera chargée de négocier un nouveau contrat de prestation entre Genève Tourisme et l’Etat, celui en cours s’achevant en 2023. L’organisation du grand feu par Genève Tourisme sera-t-elle maintenue? La question se pose. D’autant que, comme le souligne Sophie Dubuis, les retombées touristiques sont limitées. «Cela se concentre uniquement sur une nuit. Qui plus est 80% des spectateurs viennent du Grand Genève», indique-t-elle.

Feu les feux?

Au-delà des aspects financiers, comme on l’a dit, le coût écologique des feux d’artifice pèse désormais dans la balance. Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), ils sont «générateurs de nombreuses poussières fines», dégradant ainsi la qualité de l’air. «En plus des émissions de polluants atmosphériques, les feux d’artifice provoquent aussi des nuisances sonores, avec de fortes explosions, qui incommodent une partie de la population et effraient les animaux domestiques ou sauvages», précise l’OFEV.

Reste donc à savoir si le grand feu fera un jour son retour ou s’il est définitivement mort et enterré. Voire remplacé par un spectacle de drones comme ce fut le cas avec l’événement le «Feu Ô Lac» à l’Ascension. En attendant de trancher cette question, Genève Tourisme met en avant les nombreuses activités, spectacles et lieux de divertissements qui animeront l’été.

Concerts, cinés et accès à l’eau

Le rôle de la Fondation est de mettre en avant (et non à organiser) cette offre. «On constate souvent que les gens n’ont pas connaissance de tout ce qu’il y a à faire à Genève, souligne Adrien Genier, directeur de Genève Tourisme & Congrès. L’un de nos défis consiste à donner l’information en trois langues.»

Selon lui, «sur le site internet, la page agenda est la deuxième la plus consultée après la page d’accueil». Il détaille ainsi la longue liste des événements estivaux: la BIG (biennale interstellaire des espaces d’art de Genève) à la Perle du Lac; la programmation du théâtre de l’Orangerie; Transforme festival; les concerts gratuits de Musiques en été; les projections de Allianz Cinema et Ciné transat; la fête de l’agriculture; le triathlon; la Nuit de la science; Plein-les-Watts festival; la Lake Parade qui fait son retour; les Aubes musicales; le Pregny Alp Festival; le Festival des Bastions, etc.

Sans compter l’offre gastronomique ou encore les lieux coups de cœur tels que le marché du jeudi aux Grottes; la plage du Reposoir; les bars de la rue de l’Ecole-de-Médecine ou ceux de la rue Blanvalet...

Une campagne menée avec Suisse Tourisme permet aussi de mettre en lumière la présence de l’eau dans Genève. «Avec le lac, le Rhône, l’Arve mais aussi les fontaines, c’est un thème qui nous sied à ravir!», lance Adrien Genier. Et d’ajouter: «Tout ce qui anime la destination est bon pour nous!»

En plus de son pavillon situé au Jardin anglais et qui permet de toucher 5% des touristes, la FGT&C mise sur l’information directement auprès des réceptions des hôtels de la place. Ainsi que sur Internet et les réseaux sociaux. «On veut montrer la Genève authentique et plurielle. Rendre visibles les multiples facettes de notre destination. On entend souvent que Genève est une ville morte, c’est faux!», conclut-il, affirmant que les touristes s’enflamment pour Genève même sans son grand feu.