«Les grandes communes suburbaines dotées d’une piscine appliquent des tarifs communiers pour leurs habitants»
Stéphanie Lammar, conseillère administrative de Carouge en charge notamment des sports
Al’entrée de la piscine de Carouge, c’est la douche froide. «De bleu, t’as vu les prix. Ils les ont tous augmentés, même pour les chômeurs et les retraités!» Dans la file d’attente, ces nouveaux tarifs alimentent toutes les conversations.
«Le prix est passé de 5 à 6 francs. Et la carte étudiant pour dix entrées de 24 à 32 balles!», ronchonne Thierry, un universitaire de 23 ans, qui habite à Plainpalais. Même désappointement chez Nathalie, 42 ans, une mère de famille veyrite. «Ces hausses sont discutables. La Fontenette a perdu une partie de son attractivité, en raison du chantier du CEVA, qui empiète sur la pelouse. Les jours de grande affluence, on s’y serre comme dans une boîte de sardines…»
Carougeois privilégiés
«La décision de modifier les tarifs pour la Fontenette et les Pervenches a été prise en janvier dernier. Nous cherchions des pistes pour trouver des revenus supplémentaires», confie Stéphanie Lammar. La conseillère administrative de Carouge en charge notamment des sports précise: «Nous avons aussi mis en place ces nouveaux barèmes pour répondre à une motion du PLR, qui préconisait de privilégier les Carougeois. Une pratique qui existe depuis longtemps dans les grandes communes suburbaines, dotées d’une piscine, qui appliquent des tarifs communiers pour leurs habitants.»
Prestations de choix
Voilà pour l’explication. Quant à la piscine, qui manquerait d’attractivité, la magistrate balaie l’argument d’un revers de la main. «Nos prestations sont compétitives. Nous organisons plusieurs animations durant la saison, comme Aqua Fun le week-end dernier (24-25 juin), et nous proposons tout l’été des cours gratuits à notre clientèle, qui connaissent un joli succès.»
Retour dans la touffeur de la file d’attente. Où une bande de Carougeois charrie un pauvre Champelois, transpirant à grosses gouttes. «Six balles l’entrée, et alors? Si t’es pas content, t’as qu’à aller te baigner dans ton quartier. La pataugeoire du parc Bertrand, c’est bien aussi, non?»