TAXE ORDURE - "C'est un système qui incite les PME à trier!"

GESTION DES DÉCHETS • Le cri de désespoir des petits commerçants du centre-ville est à l’origine de la motion urgente déposée le 20 mars dernier par Patricia Richard, cheffe du groupe PLR de la Ville de Genève et cosignée par Helena Rigotti, conseillère municipale du même parti. Intitulée Stop aux taxes à répétition et à la mort lente des TPE et TPI (micro-entreprises), elle a obtenu le soutien de toutes les formations au Municipal et de celui du conseiller administratif Guillaume Barazzone, en charge du Département de l’environnement urbain et de la sécurité (DEUS). «La directive cantonale alourdit effectivement les charges des micro-entreprises mais aussi celles des associations sans pour autant en améliorer le tri, regrette le magistrat. Nous avons d’ailleurs écrit au Canton pour souligner les conséquences de cette nouvelle taxe sur les PME. Nous espérons obtenir le droit de simplifier le processus.» Le Municipal a en effet demandé au Grand Conseil d’intervenir auprès du Conseil d’Etat pour qu’il rétablisse la tolérance communale partielle dont la fin du régime avait été annoncée en mars 2015. Cette tolérance, contraire au principe du pollueur-payeur, permettait de faire relever hebdomadairement par la Voirie deux sacs de 110 litres par société. La motion demande aussi que les tea-rooms n’employant que trois personnes ainsi que les associations et fondations ne paient pas en espèces sonnantes et trébuchantes la levée de leurs poubelles.

De son côté, le Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) s’étonne de cette démarche et rectifie les faits: «Contrairement à toutes les communes, la Ville de Genève est la seule qui a décidé de faire payer, indistinctement, aussi bien les entreprises qui trient, que celles qui ne trient pas, explique Matthieu Raeis, chef du secteur des déchets au DETA. Aujourd’hui, rien n’empêche le Conseil administratif de laisser la gratuité pour l’enlèvement des déchets triés, en leur laissant accès aux écopoints. Si toutes les communes le font, la Ville le peut aussi. Nous sommes toutefois conscients qu’il lui faut du temps pour mettre en place le système le plus adéquat respectant la législation.»