L’économie confirme son redémarrage en 2018

  • Les perspectives pour l’économie genevoise sont globalement bonnes.
  • Profitant de cette embellie, le taux de chômage devrait légèrement baisser cette année.
  • Il faut cependant éviter toute forme d’euphorie car les défis restent nombreux.

  • Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année.  RF123/ALPHASPIRIT

    Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année. RF123/ALPHASPIRIT

  • Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année.  RF123/ALPHASPIRIT

    Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année. RF123/ALPHASPIRIT

  • Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année.  RF123/ALPHASPIRIT

    Les récents indicateurs tablent sur une hausse du PIB de 1,6% pour Genève cette année. RF123/ALPHASPIRIT

«La tendance est à la reprise de la croissance au niveau mondial»

Giovanni Ferro-Luzzi, professeur à l’Unige et à la HEG

Depuis l’abandon du taux plancher en janvier 2015, on n’avait jamais vu pareil optimisme. Il aura donc fallu attendre trois ans pour que les signaux repassent au vert. Une bonne nouvelle confirmée par Nicholas Niggli, directeur général du développement économique, de la recherche et de l’innovation (DG DERI): «Les plus récents indicateurs du Groupe de perspectives économiques montrent une hausse du PIB de 1,6% pour Genève en 2018. Cette tendance favorable devrait se poursuivre et légèrement s’accélérer en 2019.»

Bonnes perspectives

Un optimisme partagé par Giovanni Ferro-Luzzi, professeur à l’Université et à la Haute école de gestion de Genève: «La tendance est à la reprise de la croissance au niveau mondial, ce qui augure de bonnes perspectives pour le canton de Genève.» Avant de nuancer: «Probablement que tous les secteurs n’en bénéficieront pas de manière égale. L’industrie et la restauration, par exemple, ne semblent pas tirer les marrons du feu de cette reprise. On peut cependant espérer que la dépréciation récente du franc suisse donne un peu de vigueur à l’industrie d’exportation.»

Du côté de la croissance du PIB helvétique, les estimations des différents instituts de recherche et autres banques varient de 1,6 à 2,3%. Des chiffres nettement supérieurs à ce qui était annoncé pour 2017. L’embellie est donc unanimement confirmée. Même si elle est teintée d’une certaine prudence. Car des défis importants doivent être relevés comme le confirme Nicholas Niggli: «Il faut transformer les défis liés au numérique qui bouleversent les modèles d’affaires traditionnels des entreprises en opportunités. Les PME, qui sont particulièrement touchées, doivent pouvoir bénéficier d’une attention particulière et de l’aide de notre réseau d’organismes de soutien. De plus, l’Etat travaille à la création de synergies entre les entreprises et les autres acteurs de la recherche et de l’innovation. Il faudra enfin s’accorder sur le Projet fiscal 17 [réforme de l’imposition des entreprises] dont l’issue est un enjeu pour la stabilité et la croissance de tous les secteurs d’activité et de toutes les catégories d’entreprises présentes à Genève.»

Retour de l’emploi

Dans son dernier rapport consacré à la Suisse, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) souligne également que des réformes urgentes doivent être menées. Comme la réduction de la charge administrative des entrepreneurs, en finalisant, par exemple, le guichet virtuel unique. D’autre part, les services d’accueil des enfants devraient être rendus plus abordables pour permettre aux femmes de pleinement réaliser leur potentiel professionnel.

Sur le front de l’emploi justement, la conjoncture favorable annoncée devrait permettre de diminuer le nombre de chômeurs: «Aujourd’hui, la situation ne peut pas être considérée comme entièrement satisfaisante à Genève, analyse Giovanni Ferro-Luzzi. Mais la croissance prévue cette année nous permet d’espérer des chiffres meilleurs.»

Lire aussi: 

«Le Projet fiscal 17 est un enjeu majeur pour Genève»

CONJONCTURE • Directrice de la communication à la Fédération des entreprises romandes, Véronique Kämpfen nous livre ses prévisions pour l’année à venir.

GHI: Comment se profile 2018 d’un point de vue conjoncturel?

Véronique Kämpfen: L’embellie de 2017 devrait se poursuivre. Les indicateurs de satisfaction des entreprises, comme l’enquête conjoncturelle de la CCIG (Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève) ou l’indicateur de l’économie genevoise, se font l’écho de perspectives réjouissantes.

– Quels sont les grands défis qui attendent le canton?

– La réforme de l’imposition des entreprises (Projet fiscal 17) est sans conteste un enjeu majeur. Il est indispensable de la faire avancer dans les meilleurs délais. Le canton de Vaud va uniformiser son taux à 13,79% dès le 1er janvier 2019. Le canton de Genève, qui aura besoin d’une année supplémentaire pour faire passer sa propre réforme, sera soumis à une forte pression, avec son taux usuel à 24,2%. La mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse est un autre enjeu de taille. Le système d’annonces des postes ouverts à l’Office cantonal de l’emploi dès qu’un certain taux de chômage est atteint dans un secteur est contraignant; pour qu’il fonctionne, il faut que l’administration ait les capacités de réagir rapidement et efficacement. Enfin, l’initiative No Billag risque de mettre un dramatique coup de canif au fédéralisme, la Suisse romande faisant partie des bénéficiaires de la redevance.

–Quid du taux de chômage? Peut-on espérer une baisse?

– Le taux chômage de 5,2% devrait rester stable à Genève, contrairement au reste de la Suisse, qui connaîtra probablement une légère amélioration. Néanmoins, ce taux a baissé de 0,3 point en un an – contre 0,2 point pour la Suisse – ce qui est un aspect positif qu’il faut souligner.

Propos recueillis par FB