«Au vu de la réticence de notre projet parce que l’on souhaitait faire travailler des filles humaines, nous avons opté pour le sexe robotisé»
Bradley Charvet, responsable du projet
L’annonce de la prochaine ouverture à Rive d’un café-pipe avait scandalisé, grisé, choqué étonné, surpris, voire émoustillé (GHI 14.06.16). Elle avait aussi mis sens dessus dessous les moralistes et ébranlé la police, qui n’a finalement pas donné d’autorisation d’exploiter ce genre d’activité érotique dans un café en ville de Genève. Dont acte!
Mais qu’à cela ne tienne! La société facegirl.ch, à l’origine de ce projet fou, persiste et envisage aujourd’hui de faire travailler… des robots à la place de péripatéticiennes! Oui, vous avez bien lu: la petite gâterie matinale ne se ferait pas avec des écrémeuses professionnelles humaines, mais avec des robots, des poupées gonflables modernes, qui parlent, qui bougent, qui… font tout, et surtout qui ne coûteront pas cher en termes de salaire et de charges sociales.
Réticences genevoises
Mais le sexe robotisé peut-il réellement débarquer à Genève en première Suisse? Va-t-on prendre un café à 60 balles le matin au centre-ville et en même temps du plaisir avec des Dolls, ces poupées robot siliconées? «Au vu de la réticence de notre projet initial parce que l’on souhaitait faire travailler des filles, nous avons opté pour le sexe robotisé, qui est très en vogue, notamment en Angleterre ou en Chine», affirme Bradley Charvet, responsable de la plateforme facegirl.ch. Et d’affiner: «Nous avons déjà fait une campagne auprès des visiteurs et beaucoup sont curieux de voir ce que ça peut donner».
Pause-café discrète
Et de poursuivre: «En ne faisant plus travailler des filles, la pause-café érotique est beaucoup plus appréciée, poursuit Bradley Charvet. Les poupées d’amour coûtent environ 3000 francs pièce, elles ont une longue durée de vie. Et ce ne sont pas de simples poupées gonflables, mais bien des femmes robot siliconées.»
Que dit la loi?
Genève serait-elle prête à ouvrir le marché du sexe robotisé? «La Loi sur la restauration, le débit de boissons, l’hébergement et le divertissement (LRDBHD) proscrit les prestations sexuelles tarifées dans les établissements publics, que ce soit avec un robot ou un humain», rappelle Caroline Widmer, porte-parole du Département de la sécurité et de l’économie. En deux mots, il est peu probable qu’un tel établissement soit autorisé à ouvrir dans le canton. «Si des robots remplacent des personnes physiques, dès lors, il s’agirait également de prestations sexuelles tarifées», précise encore la police cantonale.
«Tout est prêt»
Ce qui n’a pas l’air d’arrêter les patrons du projet, qui se disent très confiants et assurent une première ouverture d’ici Noël. Info ou intox? «Nous avons déjà les locaux et nous n’avons plus de soucis pour faire travailler des êtres humains puisqu’il y aura des robots. Vous allez être surpris, le café-pipe-robotisé verra bien le jour à Rive!»