«Les drones étaient interdits de vols lors de la rencontre J. Kerry et S. Lavrov à Genève pour discuter de la Syrie et de l’Ukraine»
Emmanuelle Lo Verso, chargée de communication au Département de la sécurité et de l’économie
«Je voulais faire des photos en hauteur, filmer Genève, son Jet d’eau et son Grand Feu d’artifice grandiose. Je souhaitais immortaliser l’événement genevois d’août avec mon mini-drone. La police et Skyguide, m’ont refusé l’autorisation de vol…» Pierre, la quarantaine, en bon Genevois pensait pouvoir filmer le spectacle pyromélodique du Geneva Lake Festival – ex-Fêtes de Genève – histoire de montrer à ses amis le fameux feu d’artifice qu’ils n’ont pas pu voir. Mais voilà, la réglementation fédérale est stricte: tous les vols à moins de 100 mètres d’un groupe d’une douzaine de personnes sont interdits. Sans compter, qu’avec un système de vigilance renforcé à cause de la menace terroristes, les vols dits de loisirs ont purement et simplement été annulés.
Les demandes explosent
Le problème? C’est que de plus en plus de professionnels et de privés se ruent aujourd’hui au portillon pour obtenir des autorisations de vols. «Nous avons traité 170 autorisations de vols de drones au 31 juillet, confirme Emmanuelle Lo Verso, chargée de communication au Département de la Sécurité et de l’économie (DSE). Soit 25% de plus qu’en 2015.»
Vols interdits
Concrètement, qui peut survoler le ciel genevois? «Ce sont surtout des professionnels dans le domaine de la photo, du génie civil ou encore de l’architecture qui font des demandes pour survoler le ciel genevois. Leur travail permet notamment d’établir une perspective en 3 dimensions de l’implantation d’un immeuble, de l’évolution d’un quartier en construction filmé sur plusieurs mois.»
Surveillance
Le DSE rappelle qu’il faut deux autorisations pour survoler toute la région urbaine et qu’il est interdit de se rapprocher à moins de 30 mètres des bâtiments publics et en particulier le pouvoir judiciaire, la police et les prisons. Quant aux vérifications, elles se font de concert avec Skyguide, la société qui gère le trafic aérien en suisse et les aéroports ainsi qu’avec le Centre opérations et planifications (COP) pour les contrôles.
Pour d’évidentes raisons sécuritaires, la police peut ainsi y mettre son veto. L’Eurofoot, notamment, le Geneva Lake Festival. Mais aussi lors de rencontres internationales. Dernier exemple en date? « Fin août, lors de la rencontre entre John Kerry et Sergueï Lavrov venus discuter de la Syrie et de l’Ukraine à Genève», explique Emmanuelle Lo Verso .
Responsabilisation
En deux mots, avant de donner une autorisation, ces divers organes rappellent aux pilotes leurs responsabilités. «Les entreprises sont sensibilisées au contexte genevois, soit que l’on ne peut pas survoler l’Aéroport, l’ONU, les consulats, les missions, etc., poursuit Emmanuelle Lo Verso. Dans le privé, il est nécessaire d’obtenir une dérogation pour survoler des bâtiments officiels, tels que les écoles, mairies, installations Services industriels genevois, etc.»
Ciel, c’est dire s’il a du succès notre ciel genevois et que de le survoler peut ressembler au parcours du combattant…