La Comco ne sert à rien!

CONCURRENCE • La Commission pour la concurrence (Comco), qui a notamment pour tâches la lutte contre les cartels nuisibles et les comportements abusifs d’entreprises dominantes sur les marchés, est, à mon avis, une institution fédérale qui ne sert à rien!

Voyez plutôt: au cours de ces vingt dernières années, la Comco a été appelée à donner son avis et son aval à environ 490 dossiers. Seuls deux ont été refusés: la fusion de Sunrise avec Orange et celle de Ticketcorner avec Starticket, une filiale du groupe Tamedia qui détenait une position dominante sur le marché de la billetterie en ligne. On peut supposer, à juste titre, que la Comco a voulu, en refusant la fusion des deux premières sociétés de téléphonies, sauvegarder les intérêts de Swisscom. Quant au dossier de Ticketcorner, la commission aurait été mieux inspirée d’accepter son rachat par Tamedia, car cela aurait peut-être évité aux géants américains du spectacle que sont Live Nation et AEG d’envahir le marché suisse. Comme c’est le cas aujourd’hui avec la création d’une structure de billetterie à Zurich qui débute son activité en rachetant un premier festival. A quand la mainmise complète du géant américain sur le business suisse des spectacles…

Aujourd’hui, la Comco étudie le dossier du rachat par Tamedia à Christoph Blocher de la Basler Zeitung qui recevait en échange quelques journaux gratuits, dont GHI et Lausanne Cités. Ce n’est pas la première fois qu’un grand éditeur doit se soumettre au verdict de la Comco pour acquérir d’autres médias. Jamais jusqu’à présent une décision négative n’aura été prononcée contre un grand groupe de presse désirant agrandir son empire. Et c’est pareil dans les autres secteurs de l’économie. Et ce n’est pas cette fois non plus qu’une décision négative sera prononcée, j’en fais le pari. Mais, à la Comco on prend son temps. Depuis avril que cette affaire d’échange de journaux a été annoncée, la commission étudie le dossier et nous oblige à remplir des tas de papiers qui ne serviront finalement à rien! La décision tombera dans un mois ou dans six mois, c’est selon la complexité du dossier. Laissez-moi rire…

Ne faut-il finalement pas justifier l’existence même de ces nombreux fonctionnaires de la Comco? En fait, la question que je me pose c’est combien coûte une telle organisation? Sans doute de nombreux millions. Du gâchis, tout simplement.