«Le Grand Théâtre de Genève sera prêt pour sa réouverture au public, promet un Rémy Pagani radieux. Et qu’on se le dise, habitués des lieux ou non, les 1500 spectateurs présents, mardi 12 février, pour la reprise de la programmation à la place de Neuve avec Le Ring de Nibelungen de Richard Wagner entreront tous dans un bâtiment patrimonial exceptionnel, lifté de fond en comble pendant trois ans, comme si c’était la première fois», affirme le conseiller administratif en charge des Constructions à la Ville de Genève.
«Restauration, rénovations, agrandissement, équipements, machinerie et mobilier… tout a été repensé dans un souci de qualité et de fonctionnalité», appuie Rémy Pagani. Un magistrat fier d’avoir remis en valeur les décors de l’inauguration de 1879.
«Moulures libérées des faux plafonds; fresques, tapisseries et parquets restaurés presque à l’identique; portes coupe-feu en bois inspirées des origines restituent au lieu son lustre d’antan. Partout, dans l’atrium, les foyers, l’entrée, le hall, l’amphithéâtre, on voit la patte des architectes et des artisans. Pour moi, le Grand Théâtre est désormais le plus bel opéra de style Second Empire d’Europe, avance l’élu. C’est avant tout un instrument de travail unique et performant pour le personnel et la fabrication d’art lyrique.»
Valeur d’avenir
Et c’est vrai que dans le Grand Théâtre de Genève (GTG) rénové, il n’y a pas que l’ancien qui prend une valeur d’avenir… «Près de 1000 mètres carrés de nouvelles surfaces ont été libérés», rappelle Rémy Pagani. Salles de répétition et de réunion dernier cri, enfilade de bureaux modernes, espaces de travail et de convivialité autonomes, buvette, bars contemporains et billetterie devraient marquer la fin des handicaps structurels lourds de ces dernières années. «Les changements apportés améliorent le confort du public et favorisent les rencontres entre les artistes et tous les corps de métiers techniques et administratifs qui se côtoient autour du GTG. Rassembler tout ce monde dans un espace unique devrait apporter un souffle nouveau et dynamique à l’institution.»
Pour savoir si la métamorphose annoncée est à la hauteur des fortes attentes suscitées et, surtout, des 67 millions investis par la collectivité, auxquels s’ajoutent 3,7 millions généreusement offerts par une fondation mécène et une subvention fédérale de 211’700 francs, il faudra sans doute patienter encore quelques mois. Le temps que le mariage délicat entre modernité et legs du passé se renforce, que le personnel apprivoise les lieux et parvienne à faire corps commun.
Plafond dansant
D’ici là, avant chaque lever de rideau, jetez un coup d’œil au plafond de la salle de spectacles. Non, vous ne rêvez pas, il danse au gré des changements d’éclairages. Comme l’avait initialement prévu son concepteur… Renseignements: www.geneveopera.ch