«Explosif!» C’est ainsi qu’Eric Stauffer résume le livre sur sa vie et son incomparable carrière politique dont le titre provisoire est De la prison au pouvoir. «D’habitude, les gens commencent par la politique et finissent en prison. Moi, j’ai fait tout le contraire!», assume, frondeur, le député et président fondateur de Genève en marche (GeM) qui précise aussitôt: «J’ai été blanchi et lavé de toutes les accusations.» Reste que le titre de l’ouvrage ne manquera pas d’embraser le landernau politique à quelques jours du dépôt des candidatures pour l’élection du Grand Conseil et du Conseil d’Etat, fixé au 5 février. Le poids des mots choc servira surtout à faire mousser la promotion d’un livre dont la sortie est prévue ce printemps, juste avant la distribution des bulletins de vote. «Les lecteurs citoyens pourront choisir en connaissance de cause», s’amuse un Eric Stauffer qui ne dira rien sur l’identité de l’auteur, un journaliste genevois chevronné.
Discrétion aussi du côté de l’éditeur chargé de la publication qui reconnaît une commande en cours, mais avoue ne rien avoir vu venir en ce qui concerne le contenu. «A ce jour, je n’ai pas reçu la moindre épreuve et le temps presse pour organiser la parution et la promotion du livre dans les délais, c’est-à-dire mi-mars au plus tard», admet-il un peu fataliste.
En attendant de voir si le pari éditorial sera tenu, GHI a réussi à mettre la main sur le projet de 4e de couverture. En voici, en exclusivité, des extraits en primeur: «Lorsqu’il est apparu, les Genevois bien nés se sont exclamés tour à tour: Au con! Au populiste! Au facho! A l’arriviste! Douze ans plus tard, étranglés par le MCG, les partis gouvernementaux croassaient: Au secours! Le tribun mal dégrossi, hâbleur, manipulateur était désormais à la tête d’une des plus puissantes formations politiques du canton». Ou encore, un peu plus loin… «En voici l’histoire. On y retrouvera pêle-mêle le jeune Eric, tombé dans la politique par hasard, l’ombre de Kadhafi, l’odeur mafieuse des déchets napolitains…»
Grand déballage
Bref, un grand déballage qui sent déjà le soufre et qui devrait permettre à Eric Stauffer et son nouveau parti d’occuper le devant de la scène médiatique. Restera alors à vérifier ce que les (é)lecteurs auront retenu du message. Premiers éléments de réponse attendus ce printemps. Et pas que dans les urnes.