«Carouge est la seconde Ville du canton à détenir le plus de chiens au kilomètre carré (lire encadré ci-dessous) et elle n’a même pas de parcs fermés permettant de faire courir librement les chiens sans mettre en danger les gens et particulièrement les enfants!» Manuel Alonso Unica, président du Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève (MDPCG), sort les crocs. «C’est un scandale et principalement pour la population à mobilité réduite, dont la majorité vit dans les Tours de Carouge. Ces aînés, mais aussi des invalides, ont de la peine à se mouvoir et sans l’existence de parcs à chiens à proximité de leur domicile, on les oblige à faire des kilomètres pour se rendre jusqu’au Bout-de-Monde sur des sites non clôturés!»
Inquiet pour la population des Tours de Carouge, le MDPCG a ainsi déposé, le printemps dernier, une pétition munie de 1547 signatures réclamant la création d’au moins quatre parcs ailleurs que sur le pourtour de la commune. «La prescription fédérale sur les chiens domestiques est pourtant claire, tonne Manuel Alonso Unica. Elle impose aux communes de mettre à disposition des propriétaires de chiens des espaces de liberté fermés afin de ne mettre personne en danger. Mais à Carouge, on ne l’entend pas de cette oreille, les autorités préfèrent reporter aux calendes grecques ces indispensables parcs.»
Casse-tête carougeois
Le Conseil municipal de Carouge a en effet refusé cette pétition en septembre dernier. Non pas par manque de volonté, mais principalement parce que les chiens peuvent déjà se promener en liberté sur la promenade des Orpailleurs (sur un espace de liberté en zone non fermée) et par manque d’autres terrains adéquats. En effet, les diverses parcelles de Carouge, allant du pont de la Fontenette jusqu’à Vessy et le long de l’Arve en bas des Morraines, ont tous posé des problèmes. Soit elles étaient contaminées (Tir au Canon), soit trop près des lieux où jouent les enfants (Promenade), soit en conflit avec les pistes cyclables (Orpailleurs), soit dans une zone en voie de développement, sur des terrains privés ou agricoles (Pinchat).
«Il est vrai que nous n’avons pas d’enclos fermés, admet le maire Nicolas Walder. Cependant pour répondre aux besoins, un tel espace pour chiens sera réalisé d’ici 2030 dans le quartier de la Praille-Acacias-Vernets (PAV). Plus précisément, sur les quelque 8 hectares de l’actuel site de la Migros, qui sera transformé en grand parc public.»
Une solution qui fait toutefois rager Manuel Alonso Unica: «Cette future construction sera toujours éloignée des Tours de Carouge, s’étrangle-t-il. Et elle sera réalisée tardivement, lorsque les aînés ne seront plus de ce monde!»