«Capitale de l’horlogerie, Genève doit avoir son musée!»

ART • Six conseillers municipaux réclament la réouverture du défunt Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie. Une collection inestimable est entreposée dans un lieu sécurisé depuis seize ans. Explications.

  • Le salon de l’ancien Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie situé dans la Villa Bryn Bella,

    Le salon de l’ancien Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie situé dans la Villa Bryn Bella,

  • route de Malagnou. PHOTOS ARCHIVES MAH

    route de Malagnou. PHOTOS ARCHIVES MAH

«Genève est la capitale de l’horlogerie et elle n’a même plus de musée permettant de présenter au public la fabuleuse collection du patrimoine horloger genevois», s’étonnent six conseillers municipaux MCG de la Ville de Genève. Via une motion déposée le 3 octobre dernier, ils réclament en effet que les chefs-d’œuvre du défunt Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie ne croupissent plus au fond d’un lieu sécurisé.

Trésor dérobé

«Notre canton détient une fabuleuse et inestimable collection horlogère et le grand public ne peut pas la voir, s’indigne Daniel Sormanni, le chef du groupe MCG. Il est temps de remédier à cette situation qui est un peu semblable à une horloge sans aiguilles. Pourquoi ne pas prévoir une salle permanente pour exposer nos joyaux horlogers cachés? Et pourquoi pas au Musée Rath?»

Pour mémoire, les élus parlent des trésors horlogers qui étaient présentés à l’ancien Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie, situé route de Malagnou. Le 24 novembre 2002, des malfrats, armés d’un bélier, avaient défoncé la porte en bois de la Villa Bryn Bella attenante au Muséum d’histoire naturelle et s’étaient emparés des joyaux les plus précieux du patrimoine horloger genevois: 174 pièces historiques, représentant le cœur d’une collection de montres allant de 1630 à 1930, évaluées à 10 millions de francs. Le fait divers avait défrayé la chronique.

«Pas de visibilité permanente»

Le Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie avait été contraint de fermer ses portes. De son côté, le Musée d’art d’histoire (MAH), grâce à l’indemnité reçue des assurances (ndlr: 10 millions de francs), a reconstitué une partie de la collection dérobée en achetant des objets similaires.

Or, cette collection, bien que toujours en développement, n’est plus visible du grand public et dort dans des entrepôts cachés du canton depuis seize ans.

«Il s’agit d’une extraordinaire collection de montres et pendules, de miniatures, de bijoux, d’émaux de vases, de tabatières, d’outils et de dessins, qui sort sporadiquement des réserves pour des expositions exceptionnelles, note Estelle Fallet, conservatrice pour l’horlogerie au MAH. Il est vrai que nous nous réjouissons que ces collections retrouvent une visibilité permanente.»

Au Conseil municipal donc de remettre les pendules à l’heure. Avant le grand raout horloger de janvier à Palexpo avec la venue des spécialistes du monde entier au Salon international de la haute horlogerie de Genève (SIHH).