Sous pression

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Meyrin et Vernier viennent de terminer le recensement exhaustif de leur patrimoine bâti. Une première pour ces deux importantes communes du canton. De nombreuses autres vont suivre. Ce qui surprend, c’est que cet inventaire indispensable, qui sera mis en ligne en 2018, n’avait pas encore été réalisé. Passons.

La bonne nouvelle, c’est que le retard pris par les autorités permet aujourd’hui aux experts de classer des bâtiments contemporains que peu de personnes considéraient comme dignes de protection au moment de leur construction. La cité des Avanchets à Vernier illustre à merveille le propos. Un mal pour un bien.

Reste le fond du débat. Dans la crise actuelle du logement, l’Etat doit-il prioriser la préservation du bâti ou privilégier la construction de nouveaux logements? Autrement dit, doit-il s’intéresser plus à la pierre ou à l’humain? Probablement aux deux mon capitaine. Car planifier la nécessaire croissance de l’urbanisme genevois ne peut se faire sans préserver ce qui cimente l’identité des habitants d’une ville, d’une petite commune ou d’un quartier: son patrimoine bâti. Un élément clef en voie de réalisation que tous les acteurs de la construction feraient bien de prendre en compte le plus rapidement possible. D’abord parce que cela ne remet pas en cause les accords passés sur le logement dans le milieu des années 2000. Ensuite, parce qu’en urbanisme, sans doute plus qu’ailleurs, il est très difficile de savoir où l’on va si l’on ignore d’où l’on vient.