Solide relève

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Le Département de l’instruction publique est sous pression. Pour aller vite, hausse du nombre d’élèves, pénurie de profs, réformes en rafales sont les causes principales de cette rentrée scolaire du 27 août un peu chahutée (lire en page 7). Comme chaque année, vives polémiques et débats de société liés à l’éducation ne manqueront pas. Les donneurs de leçons de tous bords non plus.

Difficile de réconcilier tout ce petit monde. Sauf peut-être sur un point essentiel: le désamour qui frappe le métier de prof. Un job qui a tellement changé qu’il attire de moins en moins de jeunes.

Comme souvent, plusieurs causes à cela. Pêle-mêle, un métier qui glisse progressivement du rôle prestigieux de passeur de savoir à celui moins valorisant d’éducateur et d’animateur de classes, la forte pression de parents d’élèves qui se mêlent de tout et le peu de soutien de la hiérarchie, l’explosion du travail administratif et bureaucratique, le défi numérique... J’en passe et des meilleures.

Conséquence? Les enseignants passent aujourd’hui un temps inouï à rendre des comptes, à établir des statistiques, à justifier, voire prouver, que leur travail est juste. A essayer, au fond, de rétablir un semblant d’autorité et de crédibilité.

Difficile dans ces conditions de susciter de nouvelles vocations. Compliqué aussi d’offrir aux enseignants le climat de confiance indispensable pour qu’ils se concentrent sur une fonction essentielle de leur beau et admirable métier: celle d’ouvrir les élèves à l’esprit critique éclairé et à l’éveil des savoirs utiles qui les guideront tout au long de leur vie de citoyens responsables.

Et assureront au passage à notre canton, la meilleure des relèves.