Révoltant!

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Le Conseil d’Etat prévoit un déficit de 261 millions pour 2018. Le plus lourd de la législature qui s’achève. Remarquons au passage que cette perte annoncée devra être gérée, en grande partie, par le nouvel Exécutif, élu au printemps prochain. Passons. Qui dit élection, dit tentation de ménager la chèvre et le chou… de ne faire mal à personne. Résultat des courses, un budget «ni satisfaisant, ni réjouissant» mais qui a des chances raisonnables d’être accepté par une majorité du parlement. C’est déjà pas si mal, ne serait-ce qu’en termes d’image. Surtout, cela laisse du temps pour se consacrer aux nécessaires réformes à mener: la somptueuse recapitalisation de la caisse de pension des fonctionnaires (CPEG), dont le sauvetage est estimé à 4,8 milliards. Et la réforme de l’imposition des entreprises. Bref, les dossiers sensibles et les chausse-trappes ne manquent pas. D’autant qu’il faudra aussi revoir, de fond en comble, la question révoltante de la péréquation financière intercantonale (RTP). Six cantons «riches», dont Genève, en financent 20 pauvres, dont Berne. Là, personne ne s’offusque que les «Grecs» renflouent les caisses des «Allemands». Assez! Sans aller jusqu’au gel du paiement, il est urgent de rééquilibrer cette solidarité confédérale. Et de demander aussi aux communes du canton de mettre la main à la poche. Il n’est pas normal qu’en 2017, les municipalités laissent l’entier de la facture santé, social, transports, instruction publique ou sécurité, à l’Etat.

Bonne nouvelle. Un programme de retour à l’équilibre sera présenté prochainement par le Conseil d’Etat. Pour être efficace, il devrait faire mal un peu à tous. Mais certainement pas aux seuls contribuables, épuisés de jouer les vaches à lait et ulcérés de voir que l’on continue à jeter leur argent par les fenêtres.