Les jeux sont faits, tout va bien!

C’est fait, les dés sont jetés. Me voilà redevenu l’unique propriétaire de la totalité des actions des journaux que j’ai créés il y a bientôt cinquante ans – GHI et Lausanne Cités.

Pourquoi ai-je racheté ces actions alors même que la presse écrite est au plus mal?

Question pertinente s’il en est, et c’est bien celle que me posent la plupart de mes interlocuteurs lorsqu’ils abordent le possible rachat par Christoph Blocher de mes journaux. En fait, je n’ai jamais eu de doute sur la réponse que j’apporterais à cette affaire et bien que le prix soit élevé, j’ai, comme vous le lirez dans l’article ci-contre, fait valoir mon droit de préemption.

Dans ma réflexion, j’ai rencontré le tribun zurichois. Un homme charmant s’il en est qui, au cours d’un long entretien, m’a brossé un portrait complet du projet qu’il était en train de monter afin de créer un pool de journaux ultra-régionaux couvrant, si possible, l’ensemble de la Suisse. Lui croit encore à l’avenir de la presse écrite, à condition qu’elle soit très locale. Et c’est tant mieux!

Si je n’ai pas décelé dans son propos une quelconque volonté de politiser cette presse qu’il vient d’acquérir, on sait que le personnage est intelligent et malin. Je ne veux donc pas prendre le risque qu’il change d’idée dans le futur. GHI ne serait plus alors le GHI que les Genevois ont connu: libre, indépendant, un rien provocateur et parfois même dérangeant.

En rachetant la totalité des deux journaux, j’entends garantir que ces qualités resteront à jamais dans les gènes du journal.