Flics fliqués

  • Christine Zaugg, rédactrice en chef adjointe

    Christine Zaugg, rédactrice en chef adjointe

Un policier dans le collimateur de la justice est-il traité de la même manière qu’un simple citoyen? On peut en douter. Six affaires secouent la République depuis fin 2017 et mettent en exergue des dysfonctionnements graves de policiers au travail (lire ci-contre). A l‘interne de «la grande maison», certains fonctionnaires sont d’avis que ces enquêtes ne font que stigmatiser la corporation avec notamment des excès de zèle de dame justice qui incarcère inutilement. Crispés, certains policiers suspectent les «bœufs carotte» de s’acharner contre la corporation sous couvert d’exemplarité. Choqués, d’autres voient aussi d’un mauvais œil certaines condamnations jugées injustifiées, comme celle du policier puni pour excès de vitesse lors d’une intervention en urgence sur les lieux d’un brigandage à l’explosif à Plan-les-Ouates. Ils sont acculés par la hiérarchie et la justice. Or, il s’avère finalement que neuf affaires sur dix se dégonflent totalement et sont classées à la verticale. Mais cela suffit-il pour mettre du baume sur l’âme et la réputation meurtries des policiers? Pas certains du tout.

L’étiquette du flic délinquant risque de lui coller à la peau longtemps encore. Difficile alors de parler de justice…