Déficit abyssal en un temps record aux Fêtes de Genève, chefs virés séance tenante, enquête interne en cours, édition 2018 menacée... N’en jetez plus. Il y a là assez d’éléments pour transformer le fiasco financier en véritable «Genève Tourisme Gate». Pardon pour l’anglicisme, mais il traduit bien la gravité de la situation: les Fêtes de Genève sont devenues le pire cauchemar de la Fondation Genève Tourisme (FGT), en charge de l’événement. Celle-ci reconnaît des dysfonctionnements, mais précise aussitôt qu’aucune malversation n’a été détectée lors de l’édition 2017. Dont acte.
Attendons les résultats de l’enquête. Elle permettra sans doute de comprendre comment les organisateurs ont réussi à dilapider près de 4,5 millions en dix jours… Reste à analyser le retard consternant avec lequel la FGT a réagi. Preuve que l’institution n’a pas su prendre la mesure de cette affaire aux retombées catastrophiques pour l’image du canton. De gré ou de force, de profondes réformes doivent être menées. Elles seules pourront rassurer la cinquantaine d’employés de Genève Tourisme aujourd’hui en état de choc. Mais aussi les très nombreux Genevois et touristes attachés à l’incontournable raout estival. Ce n’est pas à eux de payer les pots cassés.
Que chacun prenne ses responsabilités et mette tout en œuvre pour sauver l’édition 2018 du naufrage annoncé. Les ressources et les compétences locales ne manquent pas. Pour les mobiliser, il faudra au préalable que les principaux acteurs des Fêtes se mettent rapidement autour de la table et jouent «enfin» la carte de la transparence. La seule susceptible de rétablir progressivement la confiance, notamment avant la votation cruciale du printemps 2018 sur le futur format des Fêtes. Et, surtout, de garantir l’avenir d’une des plus grandes manifestations touristiques du pays qui fait rayonner Genève depuis 1923. Qui dit mieux?