Le désert martien de Wadi Rum

Au sud de la Jordanie, le désert de Wadi Rum dévoile un fabuleux décor de sable rouge. Inscrite en 2011 au patrimoine mondial de l’Unesco, cette zone protégée permet de vivre une expérience ébouriffante qui alterne déconnexion et contemplation.

  • Le désert de Wadi Rum couvre une surface de 74’200 hectares. 123RF

    Le désert de Wadi Rum couvre une surface de 74’200 hectares. 123RF

  • La tête dans les étoiles, c’est la promesse des campements posés sur le désert. 123RF

    Autrefois, la vallée de la Lune faisait aussi office de piste caravanière. 123RF

  • Des rochers façonnés par les vents.123RF

  • La tête dans les étoiles, c’est la promesse des campements posés sur le désert. 123RF

A peine arrivés à l’aéroport d’Amman, nous précisons à notre chauffeur Arshad le but de notre voyage. Il ne cache pas son enthousiasme: «Le désert de Wadi Rum est un joyau qui fait la fierté des bédouins. Tout le monde connaît la cité nabatéenne de Petra, mais prolonger sa route en direction du sud est une expérience à faire une fois dans sa vie.»

Après une nuit à Madaba, réputée pour ses mosaïques byzantines, notre périple se poursuit, avec en point de mire la vallée de la lune. Cette dernière porte très mal son nom puisque le désert de Wadi Rum s’apparente bien davantage à un voyage sur Mars. Notre guide Bayazid s’en amuse: «C’est une appellation très ancienne que l’on retrouve dans le Coran. A l’époque, on ne savait pas que la surface de la planète martienne était rouge.»

Boom touristique

Notre 4x4 s’engage sur les pistes sablonneuses de ce désert habité depuis l’ère préhistorique. Les bédouins y ont acquis une certaine notoriété en combattant à l’aube de la Première Guerre mondiale aux côtés de Lawrence d’Arabie. Pratiquement tous les habitants de la vallée menaient jusqu’à peu une vie nomade rythmée par les pérégrinations de leurs troupeaux de chèvre.

Mais le cinéma hollywoodien est passé par là. En effet, le film de science-fiction américain Seul sur Mars avec l’emblématique Matt Damon n’a pas été tourné sur la planète rouge, mais au cœur du désert de Wadi Rum. Depuis, le boom touristique s’est fait sentir: «On peut être seul sur Mars, mais pas ici, plaisante Bayazid. Les gens viennent des quatre coins de la planète pour un périple hors du temps.»

Retour à l’essentiel

Avec plus de 300 voies répertoriées et des chemins cachés au flanc des montagnes de grès, il est toujours possible de se sentir loin de tout. D’autant que le silence se fait volontiers subjuguant, à peine perturbé par les rafales de vent qui sculptent les rochers.

Nous poursuivons la route plus à l’est. Là, le spectacle devient toujours plus grandiose. Derrière le massif d’Um Ishrin, les dunes de sable rouge apparaissent au loin. Quelques dromadaires s’aventurent en quête d’un bassin naturel. Nous restons muets. Car ici, tout se réduit à l’essentiel. Les vestiges archéologiques et autres pétroglyphes témoignent des 12’000 ans d’occupation humaine.

D’autres merveilles constellent la vallée. Comme le canyon de Khazali, une mince fissure à l’abri du soleil où les sculptures nabatéennes témoignent d’un glorieux passé. Quant au sommet du Mont Djebel Umm ad Dami, le point culminant de la Jordanie à 1840 mètres d’altitude, il offre une vue imprenable sur la mer Rouge et les vastes étendues sablonneuses d’Arabie saoudite. La beauté du désert de Wadi Rum est décidément un terrain de jeu infini pour l’esprit.

Un florilège d’activités

Si la contemplation béate vous ennuie rapidement, vous pouvez vous laisser tenter par l’une des nombreuses activités à disposition des voyageurs. La plus populaire est sans nul doute la balade à dos de dromadaire. Le désert se laisse aussi découvrir à pied, de nombreuses agences proposant de faire de la randonnée et du trekking, un moment authentique souvent ponctué d’un pique-nique bédouin au cœur du Wadi Rum. Ces dernières années, un autre sport connaît un succès grandissant: le sandboard. Ce surf des sables est principalement destiné aux amateurs de sensations fortes dotés d’un sens aigu de l’équilibre. Des loisirs aériens peuvent aussi être pratiqués dans le désert. On citera la traditionnelle montgolfière, mais aussi le microlight. Ce dernier est un petit avion qui permet d’admirer les formations rocheuses. Les amateurs de grimpe, enfin, profiteront des nombreuses voies d’escalades des massifs de grès pour se faire plaisir en toute sécurité.

Le Wadi Rum en pratique

Quand partir?

De type méditerranéen, le climat de la région est constitué d’étés chauds et secs. Il est donc recommandé de s’y rendre durant les mois d’avril, mai, octobre et novembre. En effet, au printemps et à l’automne, le ciel est souvent bleu et les températures plutôt clémentes. Prévoyez une petite laine car le soir, le mercure baisse rapidement.

Comment s’y rendre?

Depuis la capitale Amman, le plus simple est de louer une voiture. Compter environ quatre heures de trajet si vous parcourez la route du désert ou six heures si vous empruntez celle des rois. Depuis Aqaba, le périple dure moins d’une heure. A noter également que des bus quotidiens partent d’Aqaba, Petra et Amman en direction du Wadi Rum. Moins coûteux, ils sont aussi moins rapides.

Où loger?

Si vous souhaitez passer une nuit dans le désert, ce que l’on ne saurait que trop vous conseiller, vous aurez l’embarras du choix. Il existe en effet pas moins de 160 hôtels et camps à Wadi Rum. Nombre d’entre eux sont tenus par des bédouins.